La Croix, 1er mars 1992, par Michel Crépu

Le récit merveilleusement traduit par Jean-Yves Masson, que nous présentent les éditions Verdier donne une idée du génie littéraire de cet écrivain. […]
La très grande beauté de ce livre tient pourtant à sa musicalité, à son noble et sombre déroulé comme la phrase d’un violoncelle allant se perdre au loin, dans les faubourgs de Vienne arpentés par Erwin. Ne parlons pas trop vite d’esthétisme décadent : nous sommes en réalité plus proches ici de Kafka et il y a dans la douceur crépusculaire de cette écriture une force lumineuse, effrayante par sa pureté même, qui ne trompe pas. L’écrivain Andrian, autrichien, catholique et conservateur, est bien un vrai moderne sur le papier. À lire absolument.