Le Figaro, 9 mars 1992, par Claude-Michel Cluny

Ce livre bref est beau comme une de ces pierres dont les combinaisons de transparence et d’opacité, de couleurs et d’ombres, nourrissent infiniment nos rêves. Il y a des pages qui nous paraissent avoir traversé le temps et venir des plus hauts moments du romantisme allemand. Cet art du « tableau » […] est porté ici à une rare perfection. La traduction lumineuse de Jean-Yves Masson – dont on sait qu’il est par ailleurs l’un des meilleurs traducteurs et commentateurs de Hofmannsthal– ne paraît pas un seul instant en voiler l’éclat. Le livre en français est d’une constante beauté. […]
L’émotion de ce livre magique, troublante, insidieuse, déconcertante dans son non-dit, ne vient pas d’un récit rêvé, mais de la conscience de la prodigalité insaisissable de la vie. […]
Ce livre est ce que l’on appelle un livre rare.