Le Mensuel littéraire et poétique, décembre 1998, par Patrick Casson

Joan Titus-Carmel tient la gageure de respecter la métrique japonaise et de donner un équivalent français qui se plie aux cinq-sept-cinq syllabes ; c’est déjà un tour de force admirable mais ce ne serait pas suffisant pour assurer la qualité de la traduction. Si Joan Titus-Carmel plie sa traduction aux inflexions métriques du japonais, ce n’est pas au prix de contorsions syntaxiques, bien au contraire elle tente de conserver l’indétermination de la construction grammaticale (fréquente absence de sujet, pluriel et singulier peu différenciés). La traduction conserve la fluidité de l’original, mais aussi son caractère d’évidence, la fraîcheur de l’illumination et sa fréquente douce ironie.