La Vie, 24 mai 2012, par M.C.

C’est un écrivain russe héritier d’une longue lignée d’intellectuels, d’un arrière-grand-père qui traduisit Dante dans la langue de Dostoïevski, d’un père journaliste scientifique et éminent voyageur. Érudit, nourri de Tolstoï, Faulkner et Borges mais aussi de philosophie et de science, Vassili Golovanov nous avait offert un époustouflant Éloge des voyages insensés en 2008 et récidive avec ces récits qui sont autant de fuites vers des lieux improbables : la source à la dérobée de la Volga, les territoires sauvages des bords de la Caspienne qui berçaient le poète Khlebnikov, la « mer terrestre » qu’est la steppe du côté de la république de Touva, tous ces paradis nomades hantés par les chamans, aux frontières de la réalité et du rêve, de Mordor – le pays imaginé par Tolkien – à la Shambala, contrée mythique et secrète aux confins du Tibet…