Le Monde, 4 mars 2003, par Michel Cournot

Un spectaculaire Antoine et Cléopâtre

« Une histoire d’amour et de guerre ; mais non seulement comme deux thèmes entrecroisés : amour et guerre sont ici indémêlables; nourris, permis, l’un par l’autre », écrit Daniel Mesguich. Sa traduction d’Antoine et Cléopâtre est de première force. Elle est claire à l’écoute, et néanmoins mots et syntaxe sont comme décalés, ni juste d’un temps, ni juste d’un lieu. Ce sont des paroles qui raclent le terrain comme le soc d’une charrue, et qui en font germer l’esprit, la « philosophie » de Shakespeare, avec ses ténèbres, son chant, ses sourires, ses emportements.