La Gazette de Nîmes, janvier 2012, par Claire Isabelle Vauconsant

Alain, de l’épée à la plume

État civil

Entre un père ardéchois et une mère auvergnate, rien ne prédisposait le petit Alain, né à Ambert dans le Puy-de-Dôme en septembre 1945, à devenir torero.

Enfance

Aîné de six enfants (deux garçons et quatre filles), Alain est un enfant solitaire. « J’étais timide, se souvient-il. J’avais à peine le temps de me faire des copains qu’il fallait déjà déménager, car mon père était militaire. Alors j’ai décidé que la meilleure façon de ne pas souffrir était de ne pas me faire d’amis. »

Afición

Lorsqu’il a 9 ans, son père est muté dans le Gard. Il décède accidentellement peu de temps après. La famille s’installe à Nîmes. « J’étais un excellent élève dans tout ce qui m’intéressait, comme le français, la lecture. » Ou effectuer des passes dans la rue avec un bout de chiffon. Avec Simon Casas, lauréat comme lui de la Fondation de la vocation, il part en Espagne pour devenir torero sous le nom de Nimeño I. Pendant dix ans, il enchaîne les combats sans jamais vraiment décoller. Il met fin à sa carrière en 1974 et rentre chez lui pour découvrir le talent et l’afición de son petit frère Christian.

Christian

Après avoir essayé de le décourager, il décide de l’aider, de le conseiller. Sous le nom de Nimeño II, Christian devient le plus grand torero français, et Alain est à ses côtés. Jusqu’à la mort de Christian, en 1991, deux ans après avoir été fauché par un toro Miura dans les arènes d’Arles. « La mort, dans un premier temps, nous fait retourner en arrière, remonter dans le temps, et pas seulement celui passé avec la personne disparue. Après la mort de Christian, j’ai repensé à mon enfance et j’ai retrouvé le goût de la lecture et de l’écriture. »

Écriture

En 1997, Alain écrit son premier livre, Recouvre-le de lumière dans lequel éclate tout son amour pour son frère et son désespoir. Dix ans plus tard paraît Le Sens de la marche, décoré du 1er prix Jean-Carrière. Son frère est toujours au centre de son récit, avec le monde fascinant de la tauromachie. Son troisième livre, Le Fumeur de souvenirs, est présenté du vendredi 27 au dimanche 29 janvier au festival de la biographie. Des récits tendres, drôles ou insolites dans lesquels se croisent des grands noms de la tauromachie, et aussi des anonymes, « cabossés de la vie ou perdants admirables ».

Mes quatre vérités

Ma devise : C’est plutôt un jeu de mots : ni devise ni fortune.
Mon coup de gueule : Le crédit revolving qui assassine les pauvres.
Mon rêve : Faire moins de cauchemars.
Ma fierté : Que mon nom soit accolé à celui de Jean Carrière pour le prix que j’ai reçu. Je me suis senti honoré.