La Montagne (Clermont-Ferrand), 29 mars 2009, par Daniel Martin

La force des rêves

C’est, en début de printemps, le plus beau livre dont on peut rêver : voyageur, ludique, ancré dans le réel.

Auteur d’une œuvre remarquable et très diverse, Christian Garcin s’est essayé à tous les genres poésie, nouvelles, essais ; a travaillé sur la peinture, le paysage, la fiction. Et se plaît à mêler le tout dans des romans qui lui ont valu de beaux succès. En particulier Le Vol du pigeon voyageur (Folio), où apparaît le personnage d’Eugenio Tramonti, journaliste marseillais qui n’aimant ni écrire, ni voyager faisait pourtant les deux, jusqu’en Chine. Au deuxième épisode de ses aventures, il devait connaître La jubilation des hasards.

Il revient enfin dans La Piste mongole, enfin… si l’on veut…, puisqu’il a disparu, en recherchant un ami, lui aussi disparu en Mongolie. Rosario Traunberg, chargé de retrouver l’un et l’autre, tient la chronique. À peine esquissé, déjà captivant, le road-movie cède la place à des légendes que l’on croit d’abord ethno-new-age, alors qu’elles sont d’autres fictions, écrites par un Chinois sympathique. Les deux, Rosario et lui ayant en commun de se demander : qu’est-ce que le réel et comment l’appréhender ? Vont-ils se croiser, et leurs histoires faire de même ?

Compliqué ? Jamais. Jubilatoire. Inventif. Toujours surprenant, souvent drôle, parfois très concret. Trivial quand il s’agit de dire la réalité des villes mongoles ou de la politique chinoise.

Un livre à aborder comme un pur moment de détente, en acceptant de lâcher ses repères, pour découvrir ce que la littérature offre de meilleur, aujourd’hui, et après.