La Gazette de Montpellier, 8 novembre 1996, par Valérie Hernandez

On sait vite si un livre porte en lui une force et une beauté. Avec L’isolement […], c’est une évidence dès les premières pages. […]

Frémissant, délicat, sentimental, ce roman recèle quelque chose de somptueux et de tragique comme la Méditerranée, déroule une histoire d’une voix grave et digne, celle du narrateur à la fin de sa vie. Roman poétique qui use avec bonheur des symboles, des allégories habilement mêlées à un récit poignant : sur le malaise d’être entre deux langues pour l’amant français ni tout à fait exclu ni tout à fait adopté. Sur le mal fait à la beauté et à l’amour dans ce monde qui enferme deux jeunes idéalistes, les privant d’être les héros de leur temps (ils n’entendront de la Deuxième Guerre mondiale que des lointains bruits d’avions, partagés entre rage et honte) et de leur passion.