L’Éclair, 29 octobre 2008

Les taureaux de Nadège

Ce qui fait le prix des nouvelles de Nadège Vidal, c’est que pour la première fois, dans une fiction, un œil féminin, riche et complexe, éclaire la tauromachie d’une autre lumière. Pas en y projetant le point de vue politique classique (« le monde de la tauromachie est un monde d’hommes qui rejette les femmes ou les enferme dans les stéréotypes masculins » – ce qui est le plus souvent le cas), mais par le recours de la langue elle-même. Ce léger décalage, le tremblement des mots et des sentiments, représente un apport très original dans la prose taurine contemporaine.