Sens, nº 10, 1989, par Yves Chevalier

On ne présente pas le Zohar, ce monument de la pensée mystique juive. Les éditions Verdier, par le truchement de Charles Mopsik, qui a entrepris là un travail herculéen, en ont commencé la publication en traduction française. Deux tomes étaient déjà disponibles, parus en 1981 et en 1984, vastes commentaires sur le Pentateuque. Ici, il s’agit du Zohar sur Ruth, Midrach Ha-Néélam sur Ruth, commentaire à la fois sur le Pentateuque, le Cantique des Cantiques, les Lamentations et le Livre de Ruth. Le personnage de Ruth, fille de Moab et ancêtre maternel du Roi David, occupe dans la Bible une place à part. Le Zohar, à la différence de la tradition rabbinique interprète cependant son mariage avec Boaz comme obéissant à la loi du Lévirat. Pour C. Mopsik, « cette partie du Zohar – l’une des plus belles – évolue entre l’exégèse allégorique et le commentaire rabbinique classique. Elle fait rarement appel à la doctrine de la Cabale des Sefirot, dite Cabale théosophique ; elle se préoccupe beaucoup de cosmogonie et de cosmologie et met l’accent sur l’angéologie et la psychologie eschatologique… (Elle est) riche d’éléments concernant les prescriptions rituelles que l’on ne retrouve nulle part ailleurs dans la tradition rabbinique ancienne ou médiévale ».