CCP, octobre 2012, par Pierre Parlant

« Le temps de la maison est passé » ; la formule d’Adorno, citée par Benoît Goetz, pourrait à elle seule désactiver le projet voire rendre caduque la consistance d’un ouvrage se donnant pour ambition une Théorie des maisons. Mais en montrant qu’il s’agit aujourd’hui de penser l’habiter dans d’autres termes que ceux qu’inspire la nostalgie, Goetz parvient à proposer une réflexion originale et stimulante. Relisant des philosophes qui n’ont pas toujours – sinon souvent de façon incidente – thématisé la question de l’architecture, Goetz en vient à montrer la possibilité d’une pensée nouvelle de l’espace et de l’habitation, elle-même affranchie de toute habitude. Contre une certaine tradition, il risque alors cette vérité qu’habiter a moins affaire à l’enracinement qu’au jeu indéfini d’une limite avec sa transgression.