L’Homme nouveau, 9 mai 2009, par Didier Rance

Depuis Max Weber, la cause semblait entendue : le protestantisme est à l’origine du capitalisme. Tout au plus discutait-on de la place à accorder malgré tout au catholicisme dans son essor. Un siècle plus tard la thèse de Todeschini présentée dans ce livre n’est pas moins révolutionnaire ce n’est pas Calvin mais saint François d’Assise qui serait à l’origine du capitalisme moderne. Comment ? La réflexion des auteurs franciscains médiévaux sur les formes de la richesse qu’ils récusaient et leur dénigrement de la fortune terrienne au bénéfice de celle des villes et des marchands leur auraient fait inventer, sans le vouloir, les instruments intellectuels rendant possible le capitalisme. D’autres allaient les utiliser pour fonder une nouvelle religion terrestre. Il appartient aux historiens de discuter de la valeur de cette thèse. Remarquons simplement que même si les faits étaient avérés, la conclusion continue de pécher par sa fausse logique du post hoc propter hoc (puisque cela succède à x, cela vient de x), et par la réduction du franciscanisme médiéval à une seule de ses composantes, dissociée des autres.