Page des libraires, juin 2001

Un homme désespéré par la disparition de sa compagne vient se recueillir sur la côte bretonne. Plus loin, après dix années passées en prison, un autre homme s’évade, avide de revoir la femme aimée l’espace d’une nuit. Deux hommes, deux nouvelles. Chacune d’elles s’ouvre sur une froide scène de fusillade. Le narrateur de La Complainte oubliée est embarqué malgré lui dans les ténèbres d’une histoire remontant à la Seconde Guerre mondiale. La Mort en dédicace raconte la folle cavale d’un homme victime d’une machination. Avec le sens du détail qui le caractérise et son goût immodéré pour la dénonciation des affaires « qui dérangent », Didier Daeninckx nous offre deux récits courts dont les chutes, par le côté tout à la fois atroce et absurde de ce qu’elles révèlent, laissent le temps en suspens, comme un doigt qui n’en finit pas d’appuyer sur la détente, avec un petit goût amer en guise de non-fin.