Le Figaro Magazine, 22 janvier 2016, par Olivier Mony

L’écrivain, la femme et les trois salopards

Elle, c’est Susana. Maman, putain, prêtresse, qu’importe. Dans un Veracruz crépusculaire et moite qui s’évertue à se conformer à sa mythologie, trois hommes, trois salopards – un jésuite défroqué, un bandit de grand chemin et un père incestueux – lui tournent autour. L’univers aussi. Le crime rôde, le désir, la folie. Chacun à son tour vient présenter sa version de ce conte cruel et sadien. Lui, c’est un écrivain, Olivier Rolin, en majesté délaissé. Abandonné sur place par une femme, sans autre refuge que le comptoir des bars, il est le lecteur de ces quatre récits laissés peut-être à son intention par son amante. Renonçant à la consolation des causes et effets, il les donne à son lecteur comme autant d’énigmes désolées. Le monde n’a pas d’explication, juste des histoires à offrir.