Le Phare, mai 2016, par Isabelle Rüf

Une phrase d’Ossip Mandelstam pour un récit à bride abattue : après avoir retracé les derniers jours de Courbet, héros heureux de La Claire Fontaine, David Bosc s’attache à une figure véridique, mais dont on sait peu de choses, hormis son suicide éclatant, à Londres en 1945. Sonia Araquistain a 23 ans quand elle se jette nue par la fenêtre. Cette envolée ouvre à l’imagination un vaste champ que l’auteur investit au galop. Il crée pour la jeune artiste un journal intime vibrant,  insère sa course folle dans le flux créatif de l’après-guerre – le peintre Lucian Freud, le surréaliste Georges Henein – et la fait dialoguer avec les bêtes – fourmis peintes sur le corps, oiseaux qu’elle suit dans leur vol.