Giulio Carlo Argan, Rudolf Wittkower

Architecture et perspective chez Brunelleschi et Alberti

suivi de La Question de la perspective, 1960-1968, de Marisa Dalai Emiliani

Traduit de l'italien et de l'anglais par Jean-Jacques Le Quilleuc et Marc Perelman. Première édition sous le titre Perspective et histoire au Quattrocento

Collection : Art, architecture, cinéma

128 pages

15,22 €

978-2-86432-421-8

octobre 2004

En quoi consiste la nouveauté de la perspective à la Renaissance ? Avant tout dans le fait qu’elle se présente comme une découverte et non comme une invention : elle est retrouvée chez les Anciens ; elle s’intègre donc à la culture humaniste qui veut faire renaître la science antique.

Par ailleurs, la perspective se présente comme un système unique et non comme un ensemble de systèmes. Le système perspectif du Quattrocento est la réduction à l’unité de tous les possibles modes de vision. La perspective n’est pas une réflexion intellectuelle sur ce que voient les yeux, mais le mode même de voir selon l’esprit plutôt qu’avec les yeux. Avec la perspective, nous ne voyons plus les choses comme des choses en soi, nous les voyons dans des rapports proportionnels : la réalité ne se présente plus comme un inventaire de choses, mais comme un système de relations métriques. En architecture, la proportion définit et règle les entités d’espace exprimées par des éléments singuliers. Il s’établit un rapport proportionnel entre la hauteur des colonnes et l’ouverture de l’arc, entre le diamètre moyen de la colonne et sa hauteur, entre la base, le fût et le chapiteau.

Enfin, une relation précise s’établit entre le système proportionnel de l’architecture et celui du corps humain, perçu comme perfection formelle et mesure des choses.