Jean-Louis Comolli

Voir et pouvoir

L’innocence perdue : cinéma, télévision, fiction, documentaire

Collection : Art, architecture, cinéma

768 pages

38,54 €

978-2-86432-411-9

mars 2004

Depuis plus d’un siècle, le cinéma a joué double jeu : initiateur de la montée en puissance des spectacles, il en a été aussi l’outil critique, l’instrument invitant les spectateurs à mieux voir et mieux entendre. Au cinéma, pour être spectateur, il faut accepter de croire en ce qu’on voit ; et pour l’être davantage encore, il faudrait commencer à douter – sans cesser de croire. Croire en la réalité du monde à travers ses représentations filmées, c’était l’affecter d’un doute. Croire, ne pas croire, ne plus croire, croire malgré tout ce qui dément la croyance : telles sont les questions du cinéma – qui sont abordées ici. Chacun de nous, sommé par le spectacle d’y prendre sa part, en sera acteur et spectateur, consentant et non consentant, complice et adversaire à la fois. Les questions du spectateur de cinéma sont devenues les questions de tous, alors même que le marché mondial des images et des sons n’a que faire de la prétention du cinéma à proposer, du monde comme scène, un mode d’emploi. Voir et pouvoir ? On se persuade très vite dans les salles obscures que les enjeux de mise en scène sont doubles – esthétiques et politiques ; et que cette place du spectateur qui est la nôtre n’est pas coupée de celle du sujet politique que nous ne cessons d’être.

Quinze ans de textes critiques et théoriques, d’interventions, de tribunes : ce volume articule le double chantier d’une pensée et d’une pratique du cinéma, qui sont les deux faces d’un même combat pour la construction d’un spectateur critique et d’une approche politique de l’expérience cinématographique.

Prix Umberto-Barbaro, Italie, 2005

 

Traductions

Vedere e podere, trad. Alessandra Cottafavi et Fabrizio Grosoli, Rome, Donzelli, 2006 (italien).

Ver y poder, trad. Victor Soumerou, Buenos Aires, Aurelia Rivera, 2007 (espagnol).