Nous autres, paysans

Lettres aux Soviets, 1925-1931

Introduction, notes et traduction d'Hélène Mondon

Collection : Poustiaki

160 pages

18,25 €

978-2-86432-425-6

octobre 2004

À la fin des années vingt, les Soviets prennent conscience qu’ils n’auront pas la maîtrise de la Russie, tant qu’ils ne contrôleront pas les campagnes. Le pays est alors très majoritairement rural, et le monde paysan vit encore en parfaite autarcie, presque complètement coupé de la civilisation urbaine qui lui semble étrangère, sinon hostile.
En 1927, le XVe Congrès du Parti trace la « ligne générale » : mise en place et développement d’exploitations agricoles collectives. Deux ans plus tard, Staline décide de brusquer les choses : la collectivisation sera immédiate, totale, forcée.
Par vagues, quelque cinq millions de paysans, prétendument « koulaks » vont être déportés, entre 1929 et 1933, vers l’Oural, la Sibérie, le Kazakhstan. Il en résultera l’effroyable famine de 1931-1932 et une destruction de l’agriculture russe pour des décennies.
Le recueil proposé ici se compose de cinquante lettres de paysans russes, adressées à des représentants du pouvoir ou à la Krestianskaïa gazeta (le « Journal paysan »), entre 1925 et 1931. Elles montrent le grand malentendu qui s’est installé d’emblée entre le nouveau pouvoir instauré par Octobre 17 et une paysannerie qui, dans son ensemble, n’était pas hostile au changement, voire le souhaitait. Mais pas de la même façon que les Bolcheviks.
Les lettres proviennent, pour la plupart, des Archives centrales de la révolution d’Octobre, des Fonds d’archives d’État de l’économie et des Archives centrales de l’économie nationale.

La Quinzaine littéraire, 1er janvier 2005, par Jean-Jacques Marie

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