Mario Rigoni Stern

Mario Rigoni Stern, est né en 1921 dans la province de Vicence, sur le plateau d’Asiago qui fut le théâtre de terribles combats lors de la Première Guerre mondiale (Fritz Lang et Robert Musil y participèrent). Il est un des romanciers italiens les plus populaires, tout en jouissant d’un large succès critique.

En 1938, il entre à l’École militaire d’alpinisme d’Aoste : il combattra, dans un régiment de chasseurs alpins, en France, en Grèce, en Albanie, en Russie. Fait prisonnier par les Allemands lorsque l’Italie signe un armistice séparé avec les Alliés (le 8 septembre 1943), il est transféré en Prusse orientale. Il finit par s’évader, gagne l’Autriche et parvient, à pied, à rejoindre son foyer le 5 mai 1945. Dès lors, revenu sur le plateau d’Asiago, il n’en bougera plus jusqu’à sa mort en juin 2008, habitant la maison qu’il a lui-même construite et devenant employé du cadastre avant de se consacrer entièrement à l’écriture à partir de 1970.

En 1953, Elio Vittorini a publié, dans sa célèbre collection I Gettoni des éditions Einaudi, le premier roman de Rigoni Stern, Le Sergent dans la neige (Il sergente nella neve), qui deviendra en Italie un véritable classique moderne, et qui relate, sur une base autobiographique, la retraite d’un groupe de soldats italiens sur le front russe. Après ce premier livre paraîtront, avec une grande régularité, de nombreux romans et recueils de nouvelles, qui assureront à Rigoni Stern une place constante dans les lettres italiennes de ce second demi-siècle.

Aux éditions Verdier

Sur les sentiers de Mario Rigoni Stern
(dossier réalisé en 2003 par réalisé par Philippe Fusaro et Arnaud Velasquez, textes de Claude Ambroise, Monique Bacelli, Martine Laval, Hubert Mingarelli, Frédéric Vitoux, un entretien avec Philippe Fusaro et Arnaud Velasquez et la nouvelle « Le vin de la vie », traduite par Marie-Hélène Angelini)

 

Chez d’autres éditeurs

Le Sergent dans la neige, roman, trad. Noël Calef, Denoël, Paris, 1954 ; 10/18, 1995

La Chasse aux coqs de bruyère, roman, trad. Georges Piroué, Denoël, 1964 ; 10/18, 1997

L’Année de la victoire, Laffont, 1998 ; 10/18, 2000

Arbres en liberté, La Fosse aux ours, 1998

Les saisons de Giacomo, Laffont, 1999 ; 10/18, 2001

Retour sur le don, Desjonquères, 1999

Le Livre des animaux, La Fosse aux ours, 1999

Lointains hivers, Mille et une nuits, 2000

En guerre, La Fosse aux ours, 2000

Sentiers sous la neige, La Fosse aux ours, 2000

En attendant l’aube, La Fosse aux ours, 2001

Hommes, bois et abeilles, La Fosse aux ours, 2001

 

En langue originale

Il sergente nella neve, romanzo, Einaudi, « I gettoni », Torino, 1953 ; Einaudi « I Coralli », Torino, 1967

Il bosco degli urogalli, racconti, Einaudi, « I gettoni », Torino, 1962 ; Einaudi, « Nuovi Coralli », Torino, 1982

Quota Albania, cronaca, Einaudi, Torino, 1971 ; Einaudi, « Nuovi Coralli », Torino, 1982

Ritorno sul Don, romanzo, Einaudi, Torino, 1973

Storia di Tönle, romanzo, Einaudi, Torino, 1978

Uomini, boschi e api, racconti, Einaudi, Torino, 1980

L’anno della vittoria, romanzo, Einaudi, Torino, 1985

Amore di confine, romanzo, Einaudi, Torino, 1986

Il magico « kolobok » e altri scritti, raccolta di articoli, Editrice La Stampa, collana « Terza pagina », Torino, 1989

Arboreto selvatico, prose, Einaudi, Torino, 1991

Le stagioni di Giacomo, romanzo, Einaudi, Torino, 1995

 

Bibliographie critique

Claude Ambroise, préface à Histoire de Tönle, Verdier, 1988

 

Bibliographie critique en langue originale (sélection)

Antonio Motta, Rigoni Stern, La Nuova Italia, Firenze, 1982

Michele Buzzi, Invito alla lettura di Rigoni Stern, Mursia, Milano, 1988

Marie-Hélène Angelini-Trevet, L’esemplificazione del concetto cassoliano di « sub-limine » e la denuncia antibellica nella narrativa di Mario Rigoni Stern, Sabatia editrice, Avellino, 1996

Note sur l’œuvre de Mario Rigoni Stern, par Andrea Zanzotto

Il existe une énigmatique « terre » de la mémoire, toujours réinventée, et en même temps redécouverte, le long d’une ligne que trace tout projet de vie. Cette mémoire est à la fois englobante et sélective, à divers niveaux, et constituée d’un fond, du bruissement innombrable de voix contradictoires. Comme la trace écrite laissée par l’homme, le chant d’un oiseau dans le bois est mémoire, de même que le moulinet du vent ou le grondement de l’avalanche. Et surtout cet écho mystérieux d’une langue qui était en nous et que nous avons perdue.