Daniel Mesguich

L’Éternel éphémère

Postface de Jacques Derrida

Collection : Collection jaune

160 pages

12,68 €

978-2-86432-461-4

février 2010

« Ce livre n’est pas homogène. Certains passages paraîtront sans doute trop abstraits au profane, d’autres trop complexes au praticien, d’autres encore trop simples au théoricien. C’est que ce livre n’est pas un livre. Il est l’entrecroisement, le tressage, parfois le simple tuilage de pages de livres très différents que je n’écrirai pas. Ou encore il est recueil de “seuils”, préfaces ou “quatrièmes de couverture” (mais alors si peu efficaces) de livres qui ne s’écrivent pas, et qu’on nomme des mises en scène. »

D. M.

La cruauté n’existe pas

Jamais il n’y a théâtre s’il ne se produit qu’une fois. Le théâtre, toujours, se donne en séries – et cela, même si les acteurs ne jouent qu’une seule représentation de la pièce.

En chaque représentation vibre sa répétition essentielle. En toute représentation chantent toutes les représentations, ses elles-mêmes passées et à venir. Chacune d’elles est fugue, suite et variations, reprise, ligne de fuite devant celle qui la précède, derrière celle qui la suit. Une manifestation théâtrale et une seule – bacchanale, crudité : cruauté – impliquerait la totalité, la plénitude, l’irréversibilité. Une manifestation théâtrale et une seule ne serait pas du théâtre : elle aurait lieu.