Carlo Ginzburg

Nulle île n’est une île

Quatre regards sur la littérature anglaise

Essai. Traduit de l'italien par Martin Rueff.

Collection : Critique littéraire

144 pages

13,70 €

978-2-86432-453-9

octobre 2005

Qu’est-ce qu’une île ? Quelles sont ses frontières ? Comment s’inscrivent-elles dans l’espace et dans le temps ? Nulle île n’est une île est une méditation historique sur l’insularité à partir de quatre regards croisés sur la littérature anglaise.

Qu’il s’agisse de s’interroger sur l’invention de l’île d’Utopie par Thomas More, sur la Défense de la rime de Sir Philip Sidney, sur Tristram Shandy ou sur la figure de Tusitala – le pseudonyme que se choisit Stevenson, et qui signifie conteur en samoa –, l’île est prise comme un paradigme pour penser, dans l’histoire, les relations du même et de l’autre.

Si les îles existaient vraiment, si leurs bords circonscrivaient un espace clos, alors l’insulaire serait condamné à l’identité, au cercle de l’identique. Certains peuples ont rêvé ce destin. Rêve circonscrit. Rêve sans marge ni rive. L’historien démonte cette croyance rassurante. Les bords des îles sont poreux et leurs membranes comme ouvertes à l’échange. 
La dialectique de l’appel et de la réponse rend impossible le rêve des rivages nus, de l’origine intacte, des débuts sans histoire.

Dans ce livre singulier, tout entier concentré sur des textes et des problèmes littéraires, attaché à sonder l’imaginaire avec les outils de l’érudition, Carlo Ginzburg poursuit son archéologie de l’altérité. Chacun des chapitres qui composent l’enquête est un exemple de sa méthode et un argument de sa thèse.