Le Magazine littéraire, décembre 2010, par Chloé Brendlé

Balzac, ratures d’art

Balzac fut la terreur des imprimeurs pour ses nombreux ajouts et ratures de « dernière minute ». Il fut aussi l’un des premiers romanciers à conserver ses manuscrits, et même à les offrir. Pour son premier opus, la nouvelle collection des éditions Verdier, « Fondation empreinte », nous fait découvrir me manuscrit et l’édition corrigée de la première partie des Illusions perdues, « Les Deux Poètes ». À l’ère de la numérisation, quoi de plus pertinent que ce choix d’un roman qui traite en partie de l’évolution technique de l’imprimerie (à travers le personnage de David Séchard) ? Cet ouvrage ravira, plus que les spécialistes, les amateurs de Balzac, par son parti pris, qui n’est pas celui d’une édition génétique (les fac-similés ne sont pas transcrits), mais plutôt d’une approche esthétique, donnant à voir la façon de travailler du démiurge de la Comédie humaine.