Marie-Claire, avril 1997

Princesses en goguette

Avez-vous en tête les romans baroques de l’Américaine Joyce Carol Oates, où la féminité est à son comble ? Quand on lit l’italienne Cristina Comencini (fille du cinéaste), on a l’impression qu’elles sont cousines, sinon sœurs. Au début des années trente, une princesse napolitaine mère de deux filles se retrouve ruinée, quasiment à la rue. Qu’à cela ne tienne : on va errer, travailler au besoin et se confier au destin sans baisser la garde. Mais dans cette famille, on a tendance à aimer des hommes impossibles : des voyous, des oncles incestueux, et tout cela avec un panache de princesse gitane. On passe son temps à les perdre, à souffrir, à faire des enfants à tour de reins dans un moment de passion et à jouer au poker en les attendant. De Naples à Milan, de Milan à Rome, de greniers en palais, de pensions de famille en loges de concierge, la valse effrénée de ces femmes amoureuses est irrésistible.