Transfuge, juin 2013, par Sophie Pujas
Une voix livre ses pensées éparses. La prison, l’hôpital : pour le narrateur de Par-dessus le toit, deux faces d’une même métaphore de l’inconfort existentiel. Ces éclats de pensée ne composent pas précisément une histoire, mais son fantôme, ses miettes.
Non sans humour, Françoise Asso déploie une phrase qui avance à coups de volutes poétiques et de brusques embardées. Sur l’amour, annonce le narrateur, il n’y a rien à dire – et pourtant il n’est jamais ici question que de cela. « On a tout intérêt à aimer quelqu’un. Parce que vivre seul rend fou. » Les mots ne sont jamais qu’une façon – incertaine – de conjurer la solitude. Au cœur du dispositif, l’appel à une écoute dont on ne cesse de craindre qu’elle ne soit pas au rendez-vous. « On sait que, pour les histoires, c’est comme pour un certain nombre de choses : juste une manière de croire que quelqu’un va rester là, jusqu’à la fin, que quelqu’un va nous aimer jusqu’à la fin. »