Lire, février 2000, par Catherine Argand
Cette histoire est bien plus qu’une saga historique : un traité des passions de l’âme, un plaidoyer chanté pour la liberté de conscience, une jubilation puissante, toujours claire de son et souple de langue qui convoque à cœur et à corps des êtres en proie à eux-mêmes et plus encore au monde. De Miguel Delibes né en 1920 et choisi par Bernard Rapp pour clore son cycle « Un siècle d’écrivains » sur France 2, cinq romans, cinq petits bijoux d’observation immobile, furent traduits précédemment : Les Saints innocents, Le Chemin, Le Fou, Dame en rouge sur fond gris, Les Rats. Celui-ci, le plus vaste, le plus tendrement, follement humain, est carrément un chef-d’œuvre.