Libération, 25 septembre 2007, par Éric Loret
Trois poèmes funéraires en forme d’urne art nouveau. L’un est à la mémoire d’une amie morte en couches : « Tu te déblayas, bêchant la terre de ton cœur/pour reprendre à sa chaude nuit les semences encore vertes/d’où allait germer ta mort : la tienne/ta mort à toi, pour la vie de nulle autre. » Un autre sur une amie d’enfance de la femme de Rilke. Et en faisant de la mort une puissance opératoire, vivante, du néant une présence, le poète rend au jour un peu de ces disparus : « Depuis une heure il est une chose en plus/sur la terre. Une couronne en plus. […] Gretel, dès l’origine,/il fut décidé que tu mourrais tôt/que blonde tu mourrais. »