Le Soir, 16 mars 2012, par Lucie Cauwe

Conjurer le silence après Fukushima

« Que lire après Fukushima ? » est la première question qui s’est posée dès le 12 mars 2011. On a vu des écrivains faire des tournées de lecture dans les zones dévastées. Les bibliothèques étaient vides, les écoles aussi. Un élan culturel auquel ont embrayé des musiciens, des cuisiniers…

Qu’écrire après Fukushima est le sujet qui a alors taraudé les auteurs. Le désastre était tellement immense, l’émotion intense, l’avenir sombre. […]

Yoko Tawada […] était à Berlin lors de la « triple catastrophe de Fukushima » – en Allemagne depuis 1982, elle mène de front deux œuvres, l’une en japonais, l’autre en allemand. Elle a alors rédigé son Journal des jours tremblants. Il donne son titre au livre dont il occupe le dernier tiers, reprenant des articles publiés alors dans la presse allemande. Le début présente trois leçons de poétique données à l’époque par l’auteur à l’université de Hambourg, hantées par les noms Fukushima et Hiroshima. Des textes de haute réflexion.