Lire, mars 2012, par André Clavel
Spécial Japon : La bibliothèque idéale
[…] Qu’est-ce que l’harmonie, pour un Japonais ? Réponse dans ce merveilleux traité d’esthétique où, désemparé par l’occidentalisation clinquante de sa patrie, Tanizaki livre – en 1933 – sa conception de la beauté. Partant d’exemples tirés du quotidien, il montre que la spécificité de la civilisation nipponne n’est pas fondée sur la transparence ni sur la clarté des choses mais, au contraire, sur le clair-obscur qui les enveloppe constamment de mystère : un art du flou, un frémissement crépusculaire dont Tanizaki décrypte les codes secrets dans le galbe délavé d’une pierre de jade, dans la pénombre tamisée d’un temple, dans la lueur diffuse d’une chandelle ou dans la trame tremblante d’un idéogramme. Un véritable condensé de la culture japonaise et de ses raffinements, loin des néons du Tokyo d’aujourd’hui. […]