L’Express, 12 octobre 2000, par Michel Crépu
Varlam Chalamov, avec Soljenitsyne, est le grand écrivain du Goulag. On se souvient des fameux Cahiers de la Kolyma où l’expérience concentrationnaire est décrite comme au scalpel, fruit de dix-sept années de détention. Chalamov s’y révélait un écrivain autant qu’un témoin. On retrouve ce même ton sec, à peine ironique, dans Vichéra […] Chalamov rappelle souvent Primo Levi : même goût de la précision sans chichis, même acharnement au seul vrai. Le plus troublant est la beauté noire qui émane de ces pages. Vraiment, on est ici au-delà du témoignage.