La Dépêche du Midi, 7 février 2012, par Patrick Louis
Inséparables « Nimeño »
Pas de deuil, non, juste un chemin balisé de souvenirs. La suite du voyage brisé un dimanche de septembre dans la douceur assassine des bords du Rhône. Alain Montcouquiol avance depuis, main dans la main avec l’ombre lumineuse de ce frère héros.
À la surface tranquille de ce puits trop noir, de jour ou de nuit, il recueille doucement les souvenirs qui remontent comme des papillons aux ailes d’un bonheur pas tout à fait brisé. Il a la gentillesse de nous les ramener.
Recouvre-le de lumière ressemblait à une renaissance sur l’insupportable lit de l’absence. Le Sens de la marche, aux éclairages discrets et aux si belles douleurs invitait à la nostalgie. Voilà Le Fumeur de souvenirs. Séquences ranimées d’un très riche passé formé de pauvres types et de grands personnages, célèbres ou anonymes, mais tous figuras.
« Cette année-là, Christian avait été pris d’une frénésie d’achats hétéroclites : papillons, araignées, petites reproductions de sculptures en terre, bijoux… Edgar et lui étaient devenus copains. Edgar était borgne. Il nous révéla un soir comment un accident l’avait obligé à se retirer des toros, car il avait voulu devenir matador ». L’accident, c’était le coup de bec d’un condor. Au Pérou, parfois, les toros déplient leurs ailes et les oiseaux sacrés donnent de terribles cornadas.