Notes bibliographiques, décembre 2004

Le régime soviétique en place à cette époque, 1925-1931, prend conscience qu’il ne maîtrisera le monde paysan que s’il le contrôle efficacement. Cette population, pour la plupart analphabète, très religieuse, respectueuse de coutumes ancestrales, vivait pratiquement en autarcie, imperméable à la civilisation urbaine. En 1929, la collectivisation des terres (kolkhozes et sovkhozes) s’accélère brutalement. Le gouvernement, de façon arbitraire, divise la paysannerie en trois catégories les : paysans pauvres, moyens et les koulaks (petits ou grands propriétaires terriens). L’épuration des campagnes (dékoulakisation) est le théâtre d’une guerre civile entre paysans. La plupart d’entre eux mourront fusillés ou déportés.
Les cinquante lettres publiées ici – traduites, introduites très clairement et présentées par thèmes par Hélène Mondon –, sont suppliantes, révoltées, souvent naïves ; envoyées aux journaux, s’adressant fréquemment à Kalinine, chef d’État soviétique, elles décrivent l’affreuse condition d’une population victime d’un pouvoir totalitaire.