Choisir, septembre 1997, par A. Billecoq

L’analyse matérialiste du plaisir, telle que l’entreprend l’auteur, montre que la culture occidentale a tenté de nouer plaisir, coït et amour (p. 19). Cependant force est de constater qu’une coupure marquée par l’avènement de la physique quantitative s’est opérée quant à la conception de leurs rapports entre l’Antiquité pour qui il n’y a pas de plaisir sexuel (à cet égard, Platon et Lucrèce s’accordent) et le monde moderne qui affirme exactement le contraire. Depuis le XVIIe siècle, on ne pense plus le plaisir sur le modèle de l’incorporation mais sur celui de l’usage. On pense à Sade naturellement, mais aussi à Marx et Freud. Dès lors le plaisir devient une marchandise. Faut-il, par nostalgie d’un charme perdu, revenir à Platon ou ne convient-il pas d’élaborer une nouvelle « stratégie » (p. 82) ? Évidemment, l’auteur penche pour la deuxième solution mais il n’en dit pas plus.

Il s’agit d’un ouvrage mené à l’horizon d’un dialogue suggéré avec Foucault qui est en tout point ce qu’il veut être, un essai.