Cahiers Bernard Lazare, février 2006, par David Fuchs
Un tel ouvrage est surprenant par la qualité des deux interlocuteurs qui partent, évidemment, d’un point tout à fait étranger l’un à l’autre. En effet, pour l’un la laïcité est au cœur de la République, alors que pour l’autre, elle n’est qu’une notion vide de sens sous le rapport de l’être juif.
Aussi le débat peut se présenter entre une fermeture justement sur « l’être » ou une attention plus directe au « faire ». Et pourtant cette incompatibilité n’empêche pas les échanges, vifs et parfois violents dans les termes, mais possibles par la volonté de dialogue des deux philosophes.
C’est pourquoi on ne peut qu’inviter chacun à lire les thèses qui s’opposent sans vraiment s’annuler, et sans interdire totalement des points de synthèse. Il est important de voir comment s’exprime une pensée qui est « retournée aux sources », qui fait parfois référence aux thèses du « marxiste-maoïste », pour bien intégrer, aidés par Alain Finkielkraut, ce qui nous est réellement indispensable dans un débat, toujours d’actualité, y compris dans certains milieux juifs !