La Liberté, 19 juillet 2008, par Alain Favarger
Haut lieu de la barbarie
Avec ses 642 victimes, dont 500 femmes et enfants, morts asphyxiés et carbonisés dans l’église de leur village le 10 juin 1944, Oradour‑sur‑Glane reste un des symboles de la barbarie nazie. On est dans le Limousin, une région où, entre Tulle, Figeac et Limoges, la résistance à l’occupant a été très active, jusqu’à disloquer la plus grande partie du réseau ferroviaire. Les Allemands sont aux abois, le vent a tourné et, dans la foulée du débarquement de Normandie, la Wehrmacht perd pied un peu partout. D’où une recrudescence de représailles envers les activistes de la résistance.
Mais pourquoi Oradour, un village entier pris dans la tenaille d’un occupant ivre de vengeance ? Sur les ruines conservées de cette orgie de violence, Alain Lercher, qui y a perdu deux membres de sa famille, s’interroge. Convoquant les fantômes de la tragédie, qui hantent peut-être encore ces lieux désolés, il tente de comprendre. Et livre dans une synthèse précise le contexte et le déroulement des faits, ajoutant une vision personnelle fondée sur les enjeux de la mémoire et une réflexion sur l’horreur et la cruauté qu’induisent les guerres.