Télérama, 25 novembre 1992, par Michèle Gazier

Observateur lucide des misères du cœur, du racisme, de la vie dans sa banalité perverse, il prend le parti du témoin, de celui qui dit. On trouve chez lui autant de manières d’écrire, de raconter qu’il y a de situations. Lercher coule sa prose, tantôt poétique, tantôt réaliste, tantôt très proche du fantastique latino-américain, autour des personnages dont il a choisi d’accompagner l’aventure particulière.

Et cette multiplicité de tons, ce registre élargi d’émotions sur lequel il joue composent un ensemble d’une troublante variété. Tout se passe comme si, en entrant dans ce livre, nous faisons une sorte de tour du monde des écritures. D’où ce dépaysement permanent du lecteur. D’où aussi ce malaise et ce bonheur conjugués, à tomber ainsi dans tous les pièges et tous les charmes d’un écrivain qui maîtrise l’art de la narration.