La Marseillaise, 18 mai 1997, par Jérôme Coutellier

La ligne, c’est le fil de soie lesté d’une plume trompeuse qui fouette l’air puis la surface mouvante, mais c’est aussi la ligne de vie dans le creux d’une main, un don des ancêtres, comme celui du prénom qui passait du grand-père au petit-fils afin que la vie perdure et se renouvelle. Physique, intime, l’écriture avance telle une pluie pénétrante, fouillant plus loin dans chaque morceau de phrase, chaque proposition, chaque adverbe rajouté pour préciser l’image d’un art plus fort que la volonté : car on ne choisit pas là où l’on naît, quel sang nous irrigue, quel nom nous dirige.

Conjonction de toutes ces raisons d’exister, le sujet tel qu’il est abordé par l’auteur prend une dimension passionnante même pour les néophytes et fait du texte une petite merveille de sensations, de gestes, d’impressions, autant de moments de symbiose et de sens donnés au monde.