Le Monde, 10 mai 1996, par Patrick Kéchichian

C’est au style bien sûr, à la frappe des mots, à leur agencement plus encore qu’à leur choix, au balancement singulier des phrases, qu’on connaît un écrivain et que, les livres se succédant, on le reconnaît. C’est le style – ce mystère musical qui précède le sens de quelque infime mesure – que le lecteur, même sans le savoir, suit de l’oreille et du regard. C’est par le style qu’il est introduit dans l’univers de pensée et de rêve, de mémoire et d’images d’une œuvre littéraire, dans le paysage physique et mental que l’écriture dessine. […]

Cet art de la prose, Pierre Bergounioux, tout au long de la quinzaine de livres qu’il a publiés depuis 1984 et qui forment à présent véritablement une œuvre – n’a cessé de l’affiner.