Libération, 31 janvier 1991, par Jean Palestel
Pierre Dumayet écrit des livres courts pour qu’on ait le temps de les lire lentement, et de les relire nonchalamment, comme au retour d’une flânerie, le paysage n’est pas le même selon que l’on s’éloigne de ses habitudes ou qu’on y revienne, le prenant à revers. Les phrases sont courtes comme les pas du promeneur, parfois d’un seul mot, et, puisque nous connaissons la voix de l’auteur, nous l’entendons se taire à chaque point, lever les yeux sur nous pour convaincre d’une évidence, s’assurer que nous suivons bien et aussitôt reprendre la lecture d’un rêve patent.