La Marseillaise, 7 novembre 2010, par Claudine Galea
Brefs et beaux
[…] L’art du kyudô, le tir à l’arc japonais, métaphore d’un chemin de vie, par Vincent Eggericx […]
En résidence à la Villa Kujoyama, à Kyôto, Vincent Eggericx entreprend d’apprendre l’art dukyudô. Au bout de quelques mois, où il apprend à tenir l’arc puis à le tendre simplement, il comprend qu’il doit prolonger son séjour Ce qu’il est venu chercher à Kyôto doit encore être mis à l’épreuve. Le Japon et l’art du Zen ne se donnent pas si facilement. Pays pétri de contradictions qui ne cessent de grandir au fur et à mesure qu’on en apprivoise les méandres, et qu’on en emprunte les contresens (à vélo notamment), le Japon n’a évidemment pas été choisi au hasard. Vincent Eggericx, narrateur et expérimentateur, a des comptes personnels à apurer. Au fur et à mesure que les semaines passent et qu’à l’hiver glacial succèdent le printemps splendide, l’été torride et l’automne moussu, le tir à l’arc modèle le corps et l’esprit de Vincent. Les « remontées » familiales paralysantes cèdent difficilement mais sûrement la place à la flèche qui se cache en soi et qui atteint la cible.
Après le confort de la Villa, vient le temps de l’installation dans une maisonnette crasseuse et douteuse au cœur de la vieille ville. Aux côtés de l’apprenti sorcier, une compagne de même lignée, l’étrange Yuki, sorte de Djinn, aux attributs féminins parfaits.
Vincent Eggericx se moque de ses peurs et stigmatise ses errances et erreurs tout en rapportant soigneusement ce qu’il apprend de ses Maîtres de kyudô. S’ensuit un livre en forme de méditation sur le chemin de la création, traversé d’irruptions volcaniques personnelles, aux couleurs de démons et merveilles enfantins. […]