La Marseillaise, 29 août 1998, par Frédéric Joly

C’est de la simplicité et de la densité du regard porté sur les êtres et les choses que dépend ici la qualité des sensations, des impressions et des intuitions couchées sur le papier. Un regard ne répugnant jamais quand il se porte sur les êtres à utiliser l’ironie, rarement féroce, s’attachant surtout aux « signes » toujours mouvants, approchant par des chemins obliques – en n’hésitant pas à se perdre dans le détail – une réalité par nature fragmentée et venant donc opportunément nous rappeler la méfiance que doivent inspirer les incessantes et soi-disant exhaustives explications d’un « réel », pourtant de plus en plus désincarné et difficile à circonscrire, dont nous sommes sans cesse bombardés. En littérature, comme partout ailleurs.