Le Méridional, 3 mars 1994, par Julien Moreau
Gil Jouanard aime ses semblables, raconte leurs doutes et leurs espoirs comme s’ils devenaient les siens, et écrit pour eux sans jamais rien oublier. Non seulement Gil Jouanard possède une mémoire fabuleuse, mais sa soif de tout connaître l’a conduit à noter sur des carnets les mille résonances qu’un endroit ou un visage déclenchent en vous. Le Goût des choses recense un certain nombre de textes dont certains datent de 1966 et qui traînaient dans un coin de son cœur attendant l’heure propice. […]
Voilà un livre amical qui donne envie d’écrire soi-même ses propres souvenirs de voyage, un livre d’une précision diabolique, qui prouve que son auteur possède, pour reprendre l’expression de Pascal : « un regard derrière la tête. »
Le Goût des choses installe un dialogue durable entre le lecteur et l’auteur, entre le lecteur et les écrivains, entre l’écrivain et notre présence au monde. Un texte à l’écriture exemplaire, où nous guettons la profondeur infinie de l’instant.