Notes bibliographiques, juin 1997
Habité par le verbe qui donne une réalité concrète aux perceptions intimes, ce poète voyageur, plus que sa sensibilité, livre ses impressions. […] Gil Jouanard aiguise son acuité pour pénétrer et renouveler sans cesse son désir et ses sensations du monde : un square, une carte postale, un légume, un paysage, une région, une rencontre. Tout ce qui s’offre se doit d’être un sujet d’étonnement. L’errance et les mots comme une patrie. La poésie, défi lancé au silence, comme l’expression la plus précieuse du langage.
Écrits au fil de la plume, ces petits textes font penser à un omnibus : on prend son temps, on regarde, on s’arrête, on repart, on effleure une vérité. Vouloir tout avaler d’un trait serait en rompre le charme. […] Sa langue riche, imagée, précieuse parfois, ne se donne pas : elle requiert de l’attention, exige un effort. Á déguster au compte-gouttes.