Notes bibliographiques, mars 2014, par B.V. et A.-C.C.-M.
Robert Doolan, jeune Anglais fortuné séjournant en Allemagne, se lie d’amitié avec Johann Peter Eckermann, ami, assistant et confident de Goethe. Tous deux assistent, le 21 mars 1825, à l’incendie du théâtre de Weimar, construit et dirigé pendant trente ans par l’écrivain. Ils découvrent la surprenante réactivité de Goethe : après un bref moment d’abattement, il se lance dans le projet d’un nouvel édifice. Mais, devant la résistance du grand-duc Charles-Auguste, il décide d’offrir, chez lui, à un cénacle éclairé et confidentiel, une représentation de La Flûte enchantée, dont il a envisagé une suite.
Jean-Yves Masson (L’Isolement, N.B. octobre 1996) fait de l’ami anglais le narrateur d’un épisode qui sert de prétexte à l’évocation d’un Goethe qui sut faire de sa ville une « Nouvelle Athènes ». Au soir de sa vie son énergie créatrice est restée intacte. Le choix de La Flûte enchantée de Mozart, son frère en Maçonnerie, n’est pas anodin : il se voit comme l’héritier des Lumières triomphant de l’obscurantisme. L’auteur explore la symbolique du livret de l’opéra de façon didactique. Dans un style agréable, il propose une observation passionnante du climat artistique de l’époque.