Les Nouvelles d’Orléans, 19 octobre 1990, Serge Bonnery

Maîtres et serviteurs est une longue litanie des aspirations déchues, des sommets que l’on n’atteint pas. Et des chemins obscurs de la création. On y voit l’artiste face à lui-même, contraint à se survivre dans le dérisoire. Pour peindre cela à la manière de l’écrivain, Pierre Michon a justement choisi le ton de la plainte, le verbe scandé, les mors qui se renvoient leur image dans un jeu subtil de miroirs obliques, courant de l’un à l’autre et fascinants pour le lecteur emporté dans le texte.