Note d’Italo Calvino
Il y a des romans-paysages comme il y a des romans-portraits. L’Ange d’Avrigue, page après page, heure par heure, vit de la lumière du paysage âpre et escarpé de l’arrière-pays ligurien, à son extrémité du Ponant : la frontière française.
Comme s’il suivait une morale tacite et libertaire, le personnage principal refuse de juger la façon dont chaque individu dépense sa propre vie ; mais il voudrait comprendre ce qu’est ce désir d’autodestruction qu’on sent dans l’air ; et ses allées et venues le conduisent à enquêter sur la mort mystérieuse d’un jeune homme. Quatre personnages de femmes, chacune porteuse de sa hantise, croisent ses pas ; mais les solitudes ne s’annulent pas en s’ajoutant.