La Quinzaine littéraire, 16 mai 1993, par Jacques Bens

Est-ce parce que Jean-Jacques Salgon avait un « frère Maurice » qu’il nous arrive de penser à Jules Renard ? Ce n’est évidemment qu’une coïncidence. D’ailleurs la vie quotidienne du narrateur est tout à fait heureuse. Mais on aura compris que la technique est la même, celle d’un portrait par petites touches, à la fois tendre et malicieux. Ce qu’il y a de curieux, dans ce portrait, c’est qu’il restitue l’image d’une vie rurale des années cinquante que l’on croyait à ce moment-là bien disparue, emportée par la désertification de nos campagnes et les violents soubresauts de la planète, qui mobilisaient l’attention de tous les citoyens.