La Croix, 14 avril 2011, par Alain Guillemoles
Instantanés de Sibérie
En voyage dans le « Far Est » russe Olivier Rolin se confronte à la géographie et à l’histoire de ce territoire hors norme, où l’on se perd pour mieux se retrouver en face de l’essentiel1.
[…] D’un Rolin l’autre : on peut prolonger cette lecture par un autre livre du même auteur, Bric et broc, qui paraît chez Verdier. C’est un recueil de conférences, de textes donnés à des revues, et où il est question de littérature : qu’est-ce qui fait la beauté des mots ? Pourquoi écrire ? Un roman doit-il nécessairement avoir une intrigue ? Autant de questions anciennes, mais jamais résolues, bien sûr, et auxquelles Olivier Rolin apporte ses réponses.
Olivier Rolin fait partie de cette génération qui avait choisi l’engagement politique, dans les années 1970, au côté des maoïstes français. Il lui a fallu du temps pour revenir de ce voyage-là. « J’ai commencé par avoir presque honte d’écrire. Je voulais être philosophe, marxiste, naturellement », dit-il. Plus loin, il indique que la littérature est pour lui un instrument de liberté. Olivier Rolin apparaît alors comme un lecteur boulimique, captivé par la fulgurante beauté qui peut naître, par surprise, d’une phrase. C’est au fond ce qu’il cherche, comme écrivain, quitte à aller au bout de la Sibérie pour trouver.
1. cf. Sibérie, Inculte Fiction, 2011.