Lire, septembre 2000, par Pierre Assouline
La langue pour seule patrie ? Olivier Rolin dénonce là un lieu commun, donc une notion périmée. Il le dit dans un bref texte publié à la suite de La Langue, intitulé Mal placé, déplacé pour faire écho à un passage des Mémoires d’Outre-tombe dans lequel Chateaubriand s’interrogeait : « Pourquoi suis-je venu à une époque où j’étais si mal placé ? » Rolin tient que tout écrivain étant sans patrie ni frontières, son cosmopolitisme se fonde sur « l’expérience de l’exil de tout et même de soi », ce qui suppose la dissolution de l’écrivain dans toutes les langues, prélude à un infini vagabondage dans ces non-lieux du monde où il sera partout chez lui.