Information juive, novembre 2009
Le Cantique des Cantiques, brûlant chant d’amour charnel ou sublime quête spirituelle ? Ou les deux ? Méïr Leibusch Malbim (1809-1879) rabbin des pays de l’est au parcours mouvementé, fort combattu en son temps, étudiant de génie, maître du renouveau du Pchat – l’interprétation littérale du texte et son premier sens – fut également attiré par la logique, la métaphysique, Kant, et les sciences naturelles. Il subit l’influence des grands Pachatan dont Don Isaac Abrabanel et chercha à prouver le Drach par le Pchat. Son introduction au Cantique des Cantiques s’articule sur les deux dispositions fondamentales de l’être humain : Beit-Aven « la maison de l’affliction » c’est-à-dire la vie corporelle et ses pulsions et Beit-El « la maison de Dieu » avec ses aspirations spirituelles, et leurs manifestations dans la vie de Salomon. Le « projet spirituel » original de Malbim va insister sur « l’antagonisme » entre son âme de nature divine et son corps soumis à ses désirs.
Suit un bref résumé des cinq cantiques et leur parallèle avec les visions prophétiques du roi. Chaque cantique est analysé, verset après verset dans l’optique du Pchat du Malbim, avec sa parabole et son symbole. La « belle d’entre les femmes » dans cette étude est l’âme de Salomon – d’où le titre de l’ouvrage – et le Bien-aimé dont elle se languit est le Créateur qu’elle cherche à rejoindre en quittant le palais royal et ses murs que sont le corps du roi, mais les « filles de Jérusalem » – les « forces matérielles » – qui montent la garde pour permettre à Salomon d’assouvir son désir de jouissance veillent à la lui ramener.
Étude passionnée, passionnante que la spécificité de ce commentaire.