Études théologiques et religieuses, 1988, par Daniel Lys

La bibliothèque réunie sous le nom de Zohar est encore un midrach, un midrash mystique, sur le Pentateuque et autres textes, notamment Ruth, avec des digressions autour de la trame du récit, ainsi sursaturé typologiquement sur trois plans simultanément : la fondation de la lignée messianique, les « aventures des quatre entités spirituelles qui composent l’homme », les manifestations du divin (comme le dit bien l’introduction). « Cette forme d’interprétation a quelque chose de vertigineux. » Mais il s’agit de décrypter le destin de l’humain et non de narrer un fait divers de village, ni même simplement de prôner les mariages mixtes. – Très utilement, l’introduction découpe le texte en paragraphes selon les sujets abordés. Elle signale « quelques innovations halakhiques du Zohar sur le Livre de Ruth ». Elle présente quelques remarques sur la traduction (notamment à propos des quatre appellations de l’âme) et sur les notes (qui, en bas de page, donnent avant tout les références au Talmud et au Midrach). Vient alors une brève bibliographie. – L’ouvrage se termine par l’addition d’un fragment inconnu du Zohar, par Moché Idel.

Qu’il soit permis d’ajouter trois remarques à ce bref compte rendu. À ceux qui voudraient situer le Zohar, ce « seul ouvrage, dans toute la littérature post-talmudique, à être considéré comme un texte canonique », à la fin du XIIIe siècle, rappelons le beau livre de G.G. Scholem : Les Grands Courants de la mystique juive (Paris 1950, Payot). D’autre part signalons que les éd. Verdier ont déjà publié deux tomes du Zohar. Enfin, pour qui veut voir comment tout ceci peut déboucher aujourd’hui sur une « éthique de Dieu », cf. l’ouvrage de ce nom par Jean Zacklad aux mêmes éditions (recensé in ETR 1983/3, 383, et suivi d’un second tome sous-titré « L’être au féminin »).